Le Sureau noir est un seuil, une frontière vivante entre notre monde et l’autre, entre le passé et le présent. Profondément enraciné dans la mémoire du territoire, il est le témoin des anciennes alliances et de leurs ruptures, qui ont abimé l’équilibre entre humains et esprits. Il porte en lui le poids des serments, des rites oubliés et des coutumes qui structuraient autrefois les relations avec l’autre monde.
Sa mémoire est celle de la terre elle-même, de ses lieux sacrés et des dynamiques qui façonnent son histoire oubliée. En cheminant avec le Sureau, on ne fait pas que contempler ces souvenirs : on les comprend, on les intègre. Il enseigne que cette mémoire est essentielle pour agir avec justesse et conscience dans nos interactions avec l’autre monde, pour poser des actes alignés, empreints de respect et surtout, de responsabilité.
Le Sureau est également un allié dans l’élaboration de serment ou de dévotion. Il inspire le sérieux et la rectitude nécessaires à ces engagements qui lient l’humain à l’autre monde. Il rappelle que la parole donnée et le rituel sont des actes de pouvoir, porteurs de conséquences profondes. Dans cet espace de réflexion, il nous invite à revisiter les pactes oubliés et à reconstruire l’alliance brisée, avec intégrité et lucidité.
Plus encore, il dévoile le fin entrelacement qui lie mémoire et destin. Ces deux forces, loin de s’opposer, s’unissent au sein des cycles sans fin de la nature. Chaque souvenir enfoui dans la terre est une graine, un écho fertile qui résonnera pour l’avenir. Il invite ainsi à se confronter à cette profonde cyclicité, à la nécessité de plonger dans la terre pour en extraire des éclats de l’autre monde qui éclaireront notre chemin.
Mais le Sureau est un médiateur exigeant. Il ne promet ni confort ni facilité, mais une exploration sérieuse et nécessaire des liens qui nous relient au territoire, à ses mémoires et à ses esprits. Il nous pousse à interroger notre place, à repenser nos engagements, et à porter avec justesse la responsabilité de nos relations avec l’autre monde.
Ainsi, le Sureau noir est un pacte.
Il est un serment.
Envers nous.
Envers eux.
Envers l’autre monde.
Comments