Baume-lieu : marcher avec le territoire
- Eryn Lyblace
- 31 juil.
- 2 min de lecture
Depuis deux ans, ma pratique s’est profondément recentrée autour du territoire. J’ai commencé à tisser des liens plus ancrés, plus directs, avec les lieux eux-mêmes, pas seulement les plantes qui y poussent, mais l’ensemble de ce qui émane du lieu. Ce lien au territoire a pris une telle place dans mon cheminement qu’il a fini par transformer mes pratiques. Dans cet élan, une idée toute simple s’est imposée à moi, comme une évidence : créer un baume qui porte un lieu. Un baume qui permette de s’y relier, ainsi qu’à ses esprits, même si l’on est loin. Ce type de baume, je l’appelle un baume-lieu. Il est né de mon chemin, de ma façon d’être au monde et aux esprits. Le baume-lieu que j’ai dédié à la lande est l’exemple le plus puissant. Il ne contient aucune plante toxique, ni rien de particulièrement rare ou psychotrope. Pourtant, c’est de loin le plus fort que je possède. Il faut dire que mon lien avec la lande remonte à loin. Cela fait des années qu’elle m’accompagne, me façonne, me confronte. Ce n’est donc pas un hasard si ce baume est le plus vibrant de tous pour moi. Il est né de cette relation ancienne, de cette confiance tissée au fil des années avec les esprits de ces terres aussi rudes que merveilleuses. Et c’est cela que je ressens en l’utilisant : le souffle de la lande, sa présence entière. J’ai eu une expérience très marquante avec ce baume, lors de mon séjour dans les landes de Dartmoor. En l’appliquant là-bas, au cœur même du territoire dont il porte l’essence, j’ai ressenti son pouvoir comme je n’aurais jamais pu l’imaginer. J’ai été submergée de sensations, de ressentis, de perceptions, de visions, comme si mon corps lui-même était traversé par la lande. Et surtout, j’ai entendu. Je l’ai entendue. Une voix claire, venue de nulle part et pourtant toute proche : celle de la lande. Il est probable que d’autres baumes-lieux voient le jour. Certains resteront personnels, d’autres seront peut-être proposés sur la boutique ou partagés sur mon Páṭřəøņ. Comme toujours, je me laisse guider par ce qui se présente, par ce qui est juste, et par les liens qui demandent à être tissés.
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