top of page
nnbis.jpg

La Morelle Noire, Clef de l’Entre-Mondes

Il est des plantes qui bousculent, d’autres qui séduisent.

Et il est des plantes qui ne font pas de bruit — mais qui déplacent les lignes de l’Invisible.




La Morelle, elle, dégage la voie. Elle ne force pas les portes, elle les déverrouille en silence, comme si elles n’avaient jamais été fermées. Plante de passage, elle est cette force tranquille qui dissipe les brumes, délie les attaches, relance l’élan quand l’essor semble suspendu. Elle ne convoque pas les esprits à grands cris, elle les rend à nouveau audibles. Elle agit sans fracas, mais déplace des mondes entiers en soi.




Sans tambours ni fureur, elle ne crie pas l’appel du sabbat. Elle l’insuffle. Elle le sème dans les interstices. C’est une passeuse sans fanfare, une messagère discrète mais tenace. À son contact, l’esprit se déleste, les lourdeurs tombent, les fils invisibles se dénouent.




Elle n’ouvre pas les portes : elle les fait oublier.


Elle ne catapulte pas dans l’ailleurs : elle vous y glisse.




La Morelle Noire n’est pas la promesse d’une extase foudroyante. C’est un courant souterrain, une respiration entre les mondes. Elle s’adresse à ceux qui savent que le vol ne commence pas par un cri, mais par un frémissement. À ceux qui perçoivent que parfois, ce qui empêche l'envol n’est pas le poids du corps, mais celui des doutes, des pensées, de la brume mentale.




La Morelle lève cette brume.

Elle déverrouille.

Elle débloque.

Elle remet en mouvement.




Ni tornade, ni tempête : juste le vent qui tourne, la voie qui se rouvre, le corps qui glisse hors de lui-même sans résister. Elle rétablit la circulation entre vous et ce qui vous appelle. Afin de retrouver l’accès à l’autre monde, alors que tous les chemins semblaient clos.




En onguent de vol, elle agit comme un guide de l’ombre. Elle montre où passer quand on ne voit rien. Elle invite à quitter les sentiers battus du mental, pour suivre les veines du monde invisible. Elle fait circuler là où tout stagnait, ravive la boussole intérieure, et replace l’appel du lointain au centre du cœur.




Elle ne donne pas la destination : elle réactive le mouvement. Et dans ce frémissement, naît la possibilité de l’Envol.

Comments


bottom of page