top of page
nnbis.jpg

La Voie des Poisons : savoir de quoi l’on parle

Bien que la Voie des Poisons soit une voie magique et spirituelle, elle requiert néanmoins un solide socle de connaissances en botanique, chimie et pharmacognosie. Je rappelle que la définition la plus basique et réduite de la Voie des Poisons consiste en l’étude et la pratique occulte avec les poisons. Mais c’est quoi un poison, au final ? Google vous dira qu’il s’agit d’une substance capable d’incommoder, voire de tuer. C’est vrai, mais je suis partisane de la philosophie de mon ami Philippus Theophrastus Aureolus Bombast von Hohenheim, aka Paracelse.


Vous connaissez certainement sa maxime « tout est poison, rien n'est poison, c'est la dose qui fait le poison ». Mais entre le poison et le remède existe tout un éventail de nuances, que nous avons malheureusement tendance à confondre et qui pourtant sont le cœur de la Voie des Poisons. Je vous propose donc de faire un point sur ce qui est psychoactif, psychotrope, psychédélique, enthéogène. Vous comprendrez alors en quoi la Voie des Poisons dépasse la simple notion -réductrice- de poison mortel et pourquoi des plantes non toxiques s’y trouvent.


Bien entendu, toutes ces catégories sont poreuses, imbriquées les unes les autres. Néanmoins, je le souligne encore, elles ne sont pas égales. Elles ne sont pas les mêmes. De ce fait, et je m’excuse d’avance de briser le fantasme de certains, la Voie des Poisons n’a rien de morbide ou bien de dépravé. Il ne s’agit ni d’empoisonner ni de se défoncer, ni même de magie noire (seriously ?). Il s’agit de communion en soi, et autour de soi. Avec l’invisible, avec le céleste, avec les profondeurs de la terre, avec le sauvage. Et ce, au moyen des Poisons (et je souligne ce P majuscule).


Le Poison comme allié.


Une substance psychoactive est une substance capable de modifier l’état psychique. C’est le cas du thé, du café, du tabac, mais aussi des parfums, des énergisants, etc. Il existe une infinité d’éléments psychoactifs qui ne soit pas dangereux et que nous utilisons tous les jours. En revanche, une substance psychotrope a le pouvoir de modifier, au-delà de l’état psychique, les perceptions, les sensations, l’humeur, ou même la conscience. C’est ce que l’on appelle couramment les « drogues » : morphine, cocaïne, etc. Vous noterez que ces drogues sont aussi médicinales que dangereuses. Les psychotropes sont psychoactifs, mais la réciproque est fausse.


En ce qui concerne les psychédéliques, ce sont des substances qui induisent des hallucinations, qu’elles soient visuelles, auditives, etc. Là encore, il s’agit d’une sous-catégorie de psychotropes. Et les enthéogènes dans tout ça ? Il s’agit de substances psychoactives auxquelles l’on a lié des pratiques rituelles, divinatoires. Le but étant de permettre des communions avec les dieux et les esprits de la nature. Parmi les plus célèbres, nous retrouvons le Datura, le Tabac, la Sauge divinatoire, l’Ayahuasca, etc.


Mais je tiens à rappeler que la Voie des Poisons ne se résume pas à des substances pour autant. C’est une voie mystique et animiste avant tout. Au sein de la Voie des Poisons, les substances sont transcendées, pour toucher les esprits. Ce sont des alliés, des facilitateurs vers l’invisible. Si des bases scientifiques sont importantes, il est totalement déplacé de chercher à rationaliser les mécanismes de cette voie, ou bien la réduire à des interactions chimiques très profanes, inertes.

Comments


bottom of page